Patrimoine bâti

Le Château Delphinal
Le dauphin fait bâtir un château fort à Pommier sans doute pour renforcer la frontière delphino-savoyarde et surveiller ainsi les mandements voisins de Faramans et d’Ornacieux qui dépendent alors de la SAvoie. En effet, après le partage du Viennois entre le dauphin et le comte de Savoir, un conflit se poursuit du XIIe au XIVe siècles pour des raisons de limites géographiques mal définies.
Le dauphin ne réside pas à Pommier, il fait don du château en augmentation de fief à Odebert de Chateauneuf qui lui rend hommage le 16 janvier 1359.
En 1430, le château se compose d’une tour carrée de trois étages et d’une muraille ; des fossés entourent le village. Des sondages effectués dans la motte attestent la présence d’un élément de maçonnerie rond et de petite dimension, construit en galets roulés. Deux murs perpendiculaires se détachent de l’élément. Une tourelle ronde fait probablement partie de la composition de l’édifice.
Les châteaux de Pommier postérieurs à l’époque médiévale
Le 6 juin 1522, Pommier et son château sont vendus à Messire François de Medulla de Tollino, docteur et chevalier, natif du Royaume de Naples, conseiller de François Ier. Il est dit qu’il fait l’acquisition d’ “(…) un château forteresse fossez, maisons, granges, bastiments seigneuriaux (…)” et toute justice. A son décès en 1531, une enquête au sujet de la possession du château nous apprend par une déclaration datée du 13 mai de la même année que celui-ci est mal entretenu, avec la tour en ruine : “le château est assez mal entretenu et al tour est venue en ruyne et est tombée d’icelle tour à la syme par faulte d’estre recouverte plus de deux toises de la muraille et tombent tout les jours faulte d’y remède.” Après des réparations effectuées aux alentours de 1479, trois pieds de la tour sont détruits en 1500 ; de plus, la plate-forme et la couverture sont entièrement refaite.

Par la suite, la terre de Pommier et ce qui reste du château revient au domaine delphinal. Le 28 juin 1638 Humbert de Lionne, seigneure de Veyssilieu, Buffières et de Plaisance de GRane, COnseiller en la Chambre de Comptes du Dauphin, rachète la terre avec toute justice. Le procès verbal de la prise de possession daté du 29 août 1648 décrit qu’un château tombe en ruines depuis plus d’un siècle. Humbert de Lionne fait sans doute construire le château actuel de Pommier au-dessous de l’ancien.

A la famille de Lionne succède celle de Chambarrand, la plus ancienne dynastie des maîtres verriers de Dauphiné. Le 21 juillet 1719, le noble François du Teil, capitaine au régiment de Royal Artillerie, en épousant Antoinette de Chambarrand, reçoit le château en dot.                         Il meurt à Pommier le 4 février 1758 laissant deux fils, dont Jean du Teil, général en chef de l’armée des Alpes. Il avait, dans les premiers jours du siège, commandé l’artillerie devant Toulon, où il eut pour successeur Bonaparte. Son frère, Jean-Pierre, Baron du Teil, seigneur de Pommier, était au commandement de l’école d’Artillerie d’Auxonne où il eut sous ses ordres le lieutenant Bonaparte.

Pendant la Révolution, le château est pillé par les habitants des villages voisins. A la suite de ces événements, le Baron du Teil serait rentré d’Auxonne pour constater les dégâts causés sur ses terre. IL aurait alors été accompagné de Napoléon Bonaparte, qui lui rendit par la suite de nouvelles visites au château, dont la dernière en août 1791 comme le rappelle aujourd’hui une plaque apposée sur la façade de cette ancienne résidence.

Eglise Saint-Romain et Saint-Antoine
L’église primitive, citée dans les textes au XIVe siècle, décrite en 1704 par Henry des Ahlles, Doyen du chapitre SAint-Pierre-de-Vienne, mentionne un choeur en bon état, lambrissé et peint tout comme la nef avec deux chapelles et une sacristie.
On découvre également qu’une confrérie du saint Sacrement lui est rattachée et que les moines de l’ordre des Recollet viennent prêcher et aider à confesse. Le premier édifice mentionné dans les textes au XIe siècle n’a semble-t-il pas été conservé.
Dès 1831 naît le projet de restaurer l’église qui menace ruine. Interdite d’accès en 1837, elle sera finalement reconstruite entièrement, tout à côté, bénie le 11 mars 1852 et placé sous le vocable Saint-Antoine et Saint-Romain.

Galets roulés disposés en épi alternant avec des lits de tuiles ou des assises de briques, plan en croix latine, portail en plein cintre enchassé dans la façade, fenêtres géminées et en plein cintre, caractérisent cet édificede style Néo-Roman.

facade-eglise

L’église abrite de nombreux objets mobiliers, dont certains sont inscrits à la liste supplémentaire des objets classés Monuments historiques : maître-autel en marbre polychrome (vers 1850), fonts baptismaux (XVIIe), statue de Saint-Romain et une autre de Saint-Joseph en bois peint (XIXe), statue de la Vierge à l’enfant (XVIIIe) et statue de Saint-Antoine (XVIIIe) ainsi que des vitraux.

La Chapelle de Tournin
D’après la légende, la chapelle de Tournin a probablement été construite au Moyen-Age sur des terres qui appartenaient au comte de Tournin. Sous le règne de Charlemagne, le comte de Tournin aurait été attaqué par une meute de loups dans la plaine du Fay, jadis occupée par une forêt. Par miracle, seule sa monture fut dévorée. Ainsi en reconnaissance, l’épouse du comte fit ériger une chapelle près de sa demeure et lui donna pour vocale Tournin. Aucun texte ne mentionne précisément l’existence d’un comte de Tournin comme la légende le raconte, et la réalité semble plus complexe.

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